Pourquoi je n'ai pas voté la confiance
- Guillaume Lepers

- 7 sept.
- 3 min de lecture

Après avoir mûrement réfléchi et avoir consulté les acteurs de ma circonscription, j’ai pris la décision de ne pas voter la confiance demandée aux députés par François Bayrou. Cette décision, je l’assume pleinement, en fidélité à mes convictions et avec la volonté constante de travailler au redressement de notre pays.
Depuis six mois, le Premier ministre est resté inactif alors que son prédécesseur, Michel Barnier, avait déjà alerté sur la gravité de la situation. A plusieurs reprises, notre groupe de la Droite Républicaine a formulé de nombreuses propositions précises et responsables. Aucune n’a été entendue, et après son réveil soudain en juillet, après la clôture de la session parlementaire, François Bayrou n’a entamé aucun véritable échange avec les groupes parlementaires avant début septembre. Ce n’est pas une méthode sérieuse, alors même que nous attendions ces discussions depuis des mois.
Le moment choisi est tout aussi problématique. Alors que le débat budgétaire allait s’ouvrir et offrait un cadre naturel pour discuter de l’avenir du pays, le Premier ministre a préféré nous demander de lui signer un chèque en blanc, avant même le début des débats. Une telle démarche ne fait qu’aggraver l’instabilité politique que les Français subissent depuis bientôt un an et dont ils sont, à juste titre, épuisés.
Plus grave, les orientations envisagées par François Bayrou, ne reposent, encore une fois, que sur ceux qui travaillent ou qui ont travaillé toute leur vie. C’est inacceptable. Nos propositions pour revaloriser le travail, lutter contre le gaspillage d’argent public et les fraudes, maîtriser les dépenses liées à l’immigration et à l’assistanat, n’ont pas été prises en compte. Le Premier ministre n’a pas infléchi ses choix : au contraire, l’annonce, en fin de semaine dernière, du doublement de la franchise sur les médicaments, témoigne de sa trajectoire d’alourdissement de la charge pour ceux qui contribuent déjà le plus.
Je ne serai jamais du côté de ceux qui, alors qu’ils ne sont d’accord sur rien, savent très bien se donner la main pour bloquer, détruire, et in fine, provoquer le chaos. Mais je refuse également d’apporter une confiance aveugle à un pilote qui ne suit manifestement pas le bon cap.
Je veux saluer celles et ceux qui, depuis 8 mois, au sein de ce gouvernement, ont mené des combats courageux avec compétence et humanité, et qui ont su tisser un vrai lien de confiance avec les parlementaires : Bruno Retailleau, Annie Genevard, Gérald Darmanin, Rachida Dati, Catherine Vautrin, Yannick Neuder, Véronique Louwagie… Je souhaite qu’ils puissent poursuivre leur action au service de la France, car je sais qu’ils le feront avec abnégation et dans le seul intérêt de la Nation.
Il est plus urgent que jamais de se recentrer sur l’essentiel : bâtir un vrai projet pour notre pays au-delà des postures idéologiques et partisanes. Rassembler autour de la table tous ceux qui sont prêts à travailler, définir des grandes lignes communes, et seulement ensuite choisir les femmes et les hommes capables de les mettre en œuvre.
Les Français n’en peuvent plus de ce spectacle à rebondissements, qui ne leur offre ni perspectives ni espoir d’amélioration de leur quotidien. Il est temps de reconnecter la vie politique nationale aux préoccupations réelles de nos concitoyens. C’est à cette seule condition que nous pourrons sortir le pays de l’ornière.
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Guillaume Lepers








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